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Le vin, ça se partage ! c'est comme le bonheur... Le bonheur simple d'une dégustation de grand vin de Bourgogne ou d'une belle syrah ! Alors n'hésitez pas à consommer ce blog sans modération, contrairement à l'Alcool qui se consomme, majeur et avec modération. La plus part des vins sont dégustés et crachés.... Consulter le aussi en vidéos sur YouTube

dimanche 10 janvier 2016

Docteur, je n'arrive plus a goûter !

Bonjour à tous,

Depuis les fêtes, j'ai ouvert quelques bouteilles et au delà des 2 bouchonnées !!!!, la plus part se sont avérées assez plates, sans gout ou plutôt sans complexité...

D'abord, des 2011 de Bourgogne qui n'exprimaient pas grand chose à l'ouverture, puis des Rhones, et même au bout de 24H les vins, bien que plus complexes, restaient renfrognés, des vieux Bordeaux aussi, bref ces 15 derniers jours, pas mal de bouteilles ne gouttaient pas comme d'habitude.

Je ne sentais que des gouts simples, un arome marqué et puis rien d'autre. Moi qui d'habitude décèle au delà des gouts primaires, de la complexité, des aromes secondaires, tertiaires, des gouts qui m'évoquent des compositions d'arômes... Là rien, et pourtant je ne suis pas malade, j'en suis venu à me questionner sur mes capacités. Aurais-je perdu mes sens gustatifs ?


Et vendredi pour le diner avec un camarade passionné amateur, j'ai ouvert 1H avant de passer à table, une Côte Rôtie de Cuilleron Terre Sombre 2005 que je connais bien, et un Margaux Durfort Vivens 83. A nouveau, sur le premier, pas grand chose, un côté animal réduc et du cassis, mais ou sont passés les note de poivres, d'épice, de violette, de bacon grillé, rien. Ni au nez, ni en bouche. Quant au Margaux, si la cerise kirchée jaillit du verre, le deuxieme nez se borne à un fond de cuir, classe certes mais c'est tout. Damned, c'est pas possible cette série, on est au delà de l'accident, du raisonnable, en 3 semaines, autant d'incidents, et si c'était moi...

Au moment de passer à table, je demande à cet ami neurologue, alors ? Il me dit poli, c'est bon mais difficile de dire d'où ça vient... Tu veux dire que le vin ne s'exprime pas ? Et là, enfin la délivrance ! Oui le vin ne parle pas. Ce n'est pas moi, c'est les vins ! Je lui fais part de mon désarroi ces derniers temps devant mon incapacité à goutter et enfin quelqu'un me rassure... D'autant plus qu'en temps que neurologue, il m'explique qu'à part les accidents de la face ou certaines maladies "graves", en dehors du classique rhume, il n'y a aucune raison de perdre son odorat. Ouf, et d'ailleurs, les vins vont finir par s'ouvrir un peu, en tout cas retrouver une structure classique de dégustation après quelques heures ! Alors voici mes CRs, que j'ai fini par écrire sur ces derniers vins goutés.

Cote Rotie, Cuilleron Terres Sombres 2005 : Un nez assez discret marqué de note animal œuf à l'ouverture puis après quelques heures, du cassis, note poivre légère, fond léger fumé. La bouche est corpulente, tanins ronds, un peu rigide, le grand creux passé, de timide aromes de cassis, note bacon et poivre et fond fumé. La finale est fraiche, cassis, poivre et fond fumé mais l'ensemble reste quand même peu expressif. B 87 (15) sur cette bouteille qui ne ressemble pas aux 3 autres déjà dégustées.

Margaux, Château Durfort Vivens 1983 : Un nez de cerise aux notes kirchées fond de cuir sous bois, léger tabac fumé. La bouche est ronde, ample, bien vaillante, jolis tanins fondus soyeux, sur la cerise, léger confit, note kirchée, fond de cuir classe et fumé tabac. La finale est ronde un peu souple, persistance honnête de cerise kirchées, note tabac, fond de cuir et fumé. TB 91 (16+)

Morey Saint Denis, Lambrays Les Loups 2006 : Un nez discret mais séduisant de fruit rouge, framboise, belle note de girofle d'épice fond noyau et léger fumé. La bouche est corpulente ronde, style souple et tendre, tanins soyeux pas très denses, sur la framboise, note épice typé clou de girofle, pointe fleurie, fond noyau et amande. La finale est ronde, pointe gourmandise persistance honnête de framboise, note épice girofle et fond amande et noyau. Pas super expressif mais joli. TB 90 (16)

D'autres vins dégustés en cette fin de vacance, certains ayant participés à cette angoisse naissante, les commentaires en sont imprégnés pour certains.

Châteauneuf du pape, Janasse 2000 : Un nez capiteux léger alcool quand même mais belle complexité de prune, pruneaux, note de figue, de cerise kirch, d'épice, pointe fumé classe, fond cacao et léger cuir. La bouche est ample, large, charpentée aux tanins ronds, pointe de gras, c'est puissant sur la prune, le pruneaux, note de cerise kirchée, épice typé réglisse, fond cacao chocolat et cuir. La finale est large, ample, puissante, marquée d'une pointe alcool, cerise kirchée puis persistance intéressante de fruit macéré, de pruneaux, note réglisse, épice, fond cacao puis cuir. TB-Ex 91 16+ pas trop sucré, un peu alcool quand même mais on garde de l'équilibre, belle intensité, très castelpapal et dernière des 12 bouteilles dégustées.

Marsannay, Bart Les Saint Jacques 2012 : Un nez jeune, expressif, de grenadine, framboise, groseille, fruit rouge mur, note de noyau cerise, fond réglisse et léger fumé. La bouche est corpulente, large, bien construite, tanins soyeux, c'est ample, sapide sur la groseille, la grenadine note un peu réglisse, fond noyau cerise. La finale est ronde bien équilibrée, tonique belle persistance de fruit rouge mûr, une pointe acidulée gourmande, fond noyau cerise, sureau et léger réglisse TB 88 (15)


Vouvray Foreau sec 2009 : Un nez séduisant de chenin mûr, coing confit, notes légèrement oxydées de safran, olive, assez séduisantes, pointe citron chèvrefeuille et fond de craie. La bouche est ample, belle matière suave qui s'appuie sur une jolie fraicheur, presque vif, sur le citron, le chèvrefeuille, le miel toujours cette pointe oxydée de safran, d'olive, fond de craie et de cire d'abeille. La finale est fraiche paradoxalement poire, fruit jaune, puis safran, et fond de roche. TB 88-90 (15)

Saint-Julien, Château Léoville Barton 1995 : Un nez étonnement discret, évolué, de cassis, note d'encre, de graphite, pointe cèdre, fond entre cuir, et fumé, bouche charpentée assez stricte droite profonde tanins ronds sur le cassis, note plus fraiche végétale bourgeon de cassis, puis l'encre, le graphite le cèdre, fond léger fumé, finale fraiche à l'empreinte tanique qui accroche encore un peu en dégustation pure, et assez fluide avec une persistance honnête de cassis, bourgeon de cassis, encre sur fond de cèdre et léger fumé. TB 89 15,5 Très bien sur le repas, l'astringence disparait et le cote fruit, sous bois, fumé ressort donnant un peu plus de présence.

Pauillac, Château Grand Puy Lacoste 1986 : Un nez évolué plus sur le champignon que le fruit, un peu trop marqué ou arrive les notes d'encre de graphite et fond de cuir trop marqué, pas d'une grand complexité. La bouche est charpentée, tanins fondus soyeux et structure droite et vive, tendue, mais ça manque d'enrobage et cela reste trop austère, et assez "simple" sur le cassis, note encre, graphite, fond de cuir salpêtre. La finale est équilibrée, fraiche et persistance de bon aloi mais austère d'encre de chine, de graphite ou surnage le cassis et fond de cuir mais pas celui de LVMH, celui qui n'a pas bien vieilli, trop animal. B 87 (15) formellement mais pas beaucoup de plaisir....

Saint-Joseph, Guigal Lieux Dit 2010 : Un nez ouvert encore jeune, séduisant, sur le cassis, note de poivre, épice vanille, pointe caramel sur un fond encore marqué de boisé grillé fumé classe. La bouche est corpulente, large, mais avec de la profondeur, tanins soyeux pas d'une grande densité mais fins, sur le cassis, la mûre, note épice poivre, pointe vanille et fond boisé classe grillé fumé. La finale est fraiche, bien équilibrée tonique et persistance intéressante de cassis, mûre, note épice vanille, poivre et fond fumé grillé. Encore bien marqué du bois mais classe et bien intégré. TB+ 91 (16+)

Gevrey Chambertin Rossignol Trapet Les Cherbaudes 2011 : Un nez assez discret de cassis, puis après quelques heures, plus rouge grenadine, note ronce pointe épice et fond noyau et fumé, mais cela reste assez discret. La bouche est corpulente, large, tanins soyeux, tendre, encore un peu fermé serré, sur le cassis, le noyau de cerise, note grenadine, épice fond noyau sureau et léger fumé. La finale est fraiche, bien équilibrée typé tendre, sur la grenadine, la groseille, note ronce sous bois, fond noyau cerise et fumé. Attendre ou sinon aérer longuement 4H au moins 90-92 (16-17) 16+ ce jour car se donne beaucoup mieux a table sur une belle volaille de Bresse.

Amicalement, Matthieu

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